La question abordée dans ce chapitre de recommandations concerne le bilan clinique et paraclinique à réaliser chez les patientes présentant un prolapsus génital et pour qui une prise en charge chirurgicale a été décidée. Quels sont les examens du bilan clinique à prendre en compte comme facteur de risque d’échec ou de récidive après chirurgie, pour anticiper et évaluer les difficultés chirurgicales possibles, et pour orienter vers une technique chirurgicale préférentielle ?
Ce travail s’appuie sur une revue systématique de la littérature (PubMed, Medline, Cochrane Library, Cochrane Database of Systemactic Reviews, EMBASE) concernant les méta-analyses, essais randomisés, registres, revues de la littérature, études contrôlées et grandes études non contrôlées publiés sur le sujet. Sa réalisation a suivi la méthodologie de la Haute autorité de santé (HAS) concernant les recommandations pour la pratique clinique, avec un argumentaire scientifique (accompagné du niveau de preuve, NP) et un grade de recommandation (A, B, C et accord professionnel [AP]).
Il convient tout d’abord de décrire le prolapsus, par l’examen clinique, au besoin aidé d’un complément d’imagerie si les données de l’examen clinique sont insuffisantes, ou en cas de discordance entre les signes fonctionnels et les anomalies cliniques constatées, ou de doute sur une pathologie associée. Il convient de rechercher les facteurs de risque de récidive (prolapsus de haut grade) et de complications postopératoires (facteurs de risque d’exposition prothétique ou de difficultés d’abord chirurgical, syndrome douloureux pelvien avec hypersensibilisation) afin d’en informer la patiente et de guider le choix thérapeutique. Les troubles fonctionnels urinaires associés au prolapsus (incontinence urinaire, hyperactivité vésicale, dysurie, infection urinaire, retentissement sur le haut appareil) seront recherchés et évalués par l’interrogatoire et l’examen clinique, ainsi que par une débitmétrie avec mesure du résidu postmictionnel, un examen cytobactériologique des urines (ECBU), et une échographie réno-vésicale. En présence de troubles mictionnels il convient de faire leur évaluation clinique et urodynamique. En l’absence de tout signe urinaire spontané ou masqué, il n’y a à ce jour aucun argument pour recommander un bilan urodynamique de manière systématique. Il convient de rechercher et d’évaluer les symptômes anorectaux associés au prolapsus (syndrome d’intestin irritable, syndrome d’obstruction défécatoire [ODS], incontinence anale). Avant toute chirurgie de prolapsus, il est indispensable de ne pas méconnaître une pathologie utéro-annexielle.
Avant de proposer une cure chirurgicale d’un prolapsus génital de la femme, il convient de faire un bilan clinique et paraclinique visant à décrire le prolapsus (structures anatomiques impliquées, grade), chercher des facteurs de risque de récidive, de difficultés et de complications postopératoires, et apprécier le retentissement ou les symptômes associés au prolapsus (urinaires, anorectaux, gynécologiques, douleurs pelvi-périnéales) afin d’orienter leur évaluation et leur traitement.
© 2016 Publié par Elsevier Masson SAS.
The issue addressed in this chapter of recommendations is: What is the clinical and para-clinical assessment to achieve in women with genital prolapse and for whom surgical treatment has been decided. What are the clinical elements of the examination that must be taken into account as a risk factor of failure or relapse after surgery, in order to anticipate and evaluate possible surgical difficulties, and to move towards a preferred surgical technique?
This work is based on a systematic review of the literature (PubMed, Medline, Cochrane Library, Cochrane Database of Systemactic Reviews, EMBASE) for meta-analyzes, randomized trials, registries, literature reviews, controlled studies and major not controlled studies, published on the subject. Its implementation has followed the methodology of the HAS on the recommendations for clinical practice, with a scientific argument (with the level of evidence, NP) and a recommendation grade (A, B, C, and professional agreement [AP]).
It suits first of all to describe prolapse, by clinical examination, helped, if needed, by a supplement of imagery if clinical examination data are insufficient or in case of discrepancy between the functional signs and clinical anomalies found, or in case of doubt in associated pathology. It suits to look relapse risk factors (high grade prolapse) and postoperative complications risk factors (risk factors for prothetic exposure, surgical approach difficulties, pelvic pain syndrome with hypersensitivity) to inform the patient and guide the therapeutic choice. Urinary functional disorders associated with prolapse (urinary incontinence, overactive bladder, dysuria, urinary tract infection, upper urinary tract impact) will be search and evaluated by interview and clinical examination and by a flowmeter with measurement of the post voiding residue, a urinalysis, and renal-bladder ultrasound. In the presence of voiding disorders, it is appropriate to do their clinical and urodynamic evaluation. In the absence of any spontaneous or hidden urinary sign, there is so far no reason to recommend systematically urodynamic assessment. Anorectal symptoms associated with prolapse (irritable bowel syndrome, obstruction of defecation, fecal incontinence) should be search and evaluated. Before prolapse surgery, it is essential not to ignore gynecologic pathology.
Before proposing a surgical cure of genital prolapse of women, it suits to achieve a clinical and paraclinical assessment to describe prolapse (anatomical structures involved, grade), to look for recurrence, difficulties approach and postoperative complications risk factors, and to appreciate the impact or the symptoms associated with prolapse (urinary, anorectal, gynecological, pelvic-perineal pain) to guide their evaluation and their treatment.
© 2016 Published by Elsevier Masson SAS.