Elsevier

Archives de Pédiatrie

Volume 8, Issue 1, January 2001, Pages 11-15
Archives de Pédiatrie

Éditorial
Prise en charge du reflux gastro-œsophagien de l’enfant atteint d’encéphalopathie sévère

https://doi.org/10.1016/S0929-693X(00)00160-3Get rights and content

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Le reflux gastro-œsophagien est particulièrement fréquent chez l’enfant atteint d’encéphalopathie sévère

Chez l’enfant atteint d’encéphalopathie sévère, l’incidence du RGO est très élevée, quoique diversement appréciée selon les auteurs, et dépend du mode de vie des enfants handicapés, de la nature de leur handicap, de leur degré d’autonomie et de leur état nutritionnel. Elle ne diminue pas sensiblement avec l’âge [1] et augmente avec la sévérité du retard mental [2].

Établir le diagnostic de RGO n’est pas toujours simple. Si l’on s’en tient aux seuls reflux s’accompagnant de vomissements, la

L’encéphalopathie sévère favorise le reflux gastro-œsophagien dans tous ses aspects

Plusieurs explications justifient la fréquence très élevée du RGO dans cette population. La simple gravité est un élément important de la lutte contre le reflux [6]. La position assise, dans un fauteuil, en créant une hyperpression abdominale favorise le RGO [7]. Les troubles de la statique vertébrale sont particulièrement fréquents et favorisent également le reflux. Chez 136 enfants encéphalopathes, Sondheimer et Morris [3] ont relevé une scoliose chez 54 % des enfants atteints de RGO et chez

Les signes cliniques du reflux gastro-œsophagien ne se limitent pas aux vomissements

Les vomissements, signe d’appel le plus fréquent, méritent une analyse soigneuse. Ils sont souvent considérés, à tort, comme l’expression de l’atteinte neurologique. En revanche, ils n’impliquent pas toujours l’existence d’un RGO authentique. Chez 136 enfants atteints de retard mental sévère [3], la notion de vomissements chroniques était retrouvée chez 20 patients (15 %). Une grande majorité d’entre eux (75 %) avait un RGO authentique, tandis que chez quatre enfants le bilan de RGO était

Les explorations digestives lorsqu’elles sont nécessaires se résument souvent à la fibroscopie

Les examens complémentaires doivent être réduits au minimum. Chaque indication doit être soigneusement discutée et l’examen ne doit être entrepris que si ses résultats sont susceptibles de modifier radicalement l’attitude thérapeutique.

La pH-métrie de longue durée, assurant normalement le diagnostic positif du RGO, n’est que rarement justifiée. Il s’agit cependant d’un examen précieux lorsque le RGO est suspecté sur des signes indirects, extradigestifs sans qu’existent vomissements ou

Médical ou chirurgical, le traitement doit améliorer la qualité de vie quotidienne

Le traitement médical classique du reflux chez l’enfant atteint d’encéphalopathie sévère a été transformé par les inhibiteurs de la pompe à protons utilisés à haute dose et au long cours [12]. Dans une série de 107 patients atteints de RGO sévère le plus souvent compliqué d’œsophagite, Böhmer et al. ont observé, au bout de trois mois de traitement par oméprazole à la dose de 40 mg/j, une disparition complète des signes digestifs dans 88 % des cas sans effet secondaire notable du traitement [12]

Conclusion

Le RGO est une affection fréquente chez l’enfant atteint d’encéphalopathie sévère. Son retentissement est souvent sous-estimé. Ses complications sont fréquentes et souvent sévères. L’œsophagite est très fréquente et souvent expose sévèrement ces enfants à un risque considérablement accru d’endo-brachyœsophage et ultérieurement au cancer de l’œsophage dont l’incidence est particulièrement élevée dans cette population. La stratégie thérapeutique peut faire appel à la chirurgie qui ne doit pas

Références (22)

  • C.J Böhmer et al.

    The age related incidences of esophageal carcinoma in intellectually disabled individuals in institutes in The Nederlands

    Aur J Gastroenterol Hepatol

    (1997)
  • Cited by (0)

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