Article originalRésultats fonctionnels et qualité de vie après double promontofixation cœlioscopique pour la cure du prolapsus génitalFunctional results and quality of life of laparoscopic promontofixation in the cure of genital prolapse
Introduction
Le prolapsus génital affecte 30 % des femmes avec un pic d’incidence à 60 ans [1], [2], [3]. Il représente un problème de santé publique avec le vieillissement de la population puisqu’on estime que le risque cumulé d’être opéré pour un prolapsus génital à l’âge de 80 ans est de 11 % [4].
Pour les stades avancés du prolapsus génital, seule la chirurgie permet un traitement optimal des troubles anatomiques. Ce traitement chirurgical peut être réalisé par différentes voies d’abord : vaginale, laparotomie, ou cœlioscopie [5], [6], [7]. La voie vaginale présente l’avantage d’une morbidité plus faible que la voie laparotomique [8]. Cependant, les résultats de la cure de prolapsus par voie vaginale n’utilisant pas de matériel prothétique ou des matériaux résorbables sont défavorables du fait d’un taux élevé de récidive [5], [8]. Ceci explique le développement de techniques chirurgicales par voie vaginale utilisant des prothèses synthétiques montrant une amélioration des résultats anatomiques à moyen terme mais au prix d’un taux important d’érosion et d’exposition du matériel prothétique remettant en cause leur utilisation [9], [10], [11], [12].
La promontofixation par laparotomie utilisant des bandelettes synthétiques non résorbables est restée pendant des décennies la technique de référence avec un taux de succès à dix ans évalué à 85 % [13]. Ces résultats sont obtenus au prix d’une laparotomie qui associe une morbidité non négligeable surtout chez les patientes âgées ou présentant des facteurs de comorbidité. La promontofixation par cœlioscopie est une alternative à la laparotomie en diminuant la morbidité postopératoire mais reste de réalisation difficile expliquant une durée opératoire plus longue avec un risque accru de complications notamment chez les patientes âgées [7]. De plus, il n’existe pas de consensus sur la technique opératoire cœlioscopique quant aux sites de fixation des bandelettes (sur les releveurs de l’anus ou sur le massif cervical) conduisant à une multitude de variantes chirurgicales rendant difficile la comparaison des résultats fonctionnels. Outre les résultats anatomiques, l’évaluation de la qualité de vie est un critère majeur de jugement d’une technique chirurgicale. Peu d’études ont évalué la qualité de vie après chirurgie du prolapsus génital et la majorité d’entre elles concernait la chirurgie par voie vaginale [14], [15], [16], [17], [18], [19].
De ce fait, l’objectif de cette étude rétrospective est d’évaluer les complications per- et postopératoire, les résultats fonctionnels et la qualité de vie après la cure de prolapsus génital par double promontofixation cœlioscopique.
Section snippets
Patientes et méthode
De mars 2001 à janvier 2009, nous avons évalué rétrospectivement les patientes opérées par double promontofixation cœlioscopique d’un prolapsus génital dans le service de gynécologie de l’hôpital Tenon. Seules les patientes présentant un prolapsus de stade supérieur ou égal à 2 sur un des étages pelviens ont été incluses. Durant cette période, 323 patientes ont été opérées d’un prolapsus génital dont 101 par double promontofixation cœlioscopique correspondant à la population de notre étude,
Caractéristiques épidémiologiques des patientes et anatomiques du prolapsus génital
Durant la période de l’étude, les 101 patientes sauf une ont eu une double promontofixation. La raison de la pose d’une seule prothèse antérieure chez cette dernière patiente n’a pas été identifiée sur le compte rendu opératoire.
Les caractéristiques épidémiologiques de la population sont résumées dans le Tableau 1. Neuf patientes avaient déjà eu une hystérectomie pour une pathologie bénigne et dix autres patientes avaient eu une cure chirurgicale d’un prolapsus génital ou d’une incontinence
Discussion
Cette étude rétrospective confirme la faisabilité de la double promontofixation cœlioscopique tout en soulignant les risques péri-opératoires et à distance de cette chirurgie fonctionnelle. Si les résultats anatomiques sont favorables, la survenue de novo de certains symptômes peut altérer la satisfaction des patientes imposant d’identifier des critères objectifs pour sélectionner les bonnes candidates pour cette chirurgie.
Bien que le prolapsus génital soit une pathologie fréquente, il est
Conclusion
En conclusion, nos résultats confirment la faisabilité de la double promontofixation cœlioscopique pour la cure du prolapsus génital mais soulignent également l’existence d’une morbidité non négligeable imposant des essais pour comparer à la fois la morbidité, les résultats fonctionnels et la qualité de vie des patientes en fonction de la voie d’abord.
Conflit d’intérêt
Les auteurs ne déclarent pas de conflit d’intérêt.
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